Guinée : Amnesty dénonce de nouvelles arrestations arbitraires et un usage excessif de la force

En réponse aux arrestations et détentions arbitraires de membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) et à la vague de violences policières lors des manifestations du 28 juillet à Conakry qui ont fait cinq morts et au moins trois blessés par balle, Fabien Offner, chercheur au bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, dit:

Les autorités guinéennes doivent mettre un terme à cet usage excessif de la force lorsqu’elles répondent à des manifestations de grande ampleur, dont celle qui a eu lieu jeudi 28 juillet, au cours de laquelle cinq personnes ont perdu la vie. L’organisation demande la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées arbitrairement et l’abandon des charges retenues contre elles. »

Fabien Offner, chercheur au bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International

« Selon des témoignages recueillis et documentés par Amnesty International, la police a tiré à balles réelles sur des manifestants alors qu’ils manifestaient dans les rues de Conakry. Amnesty International rappelle aux autorités qu’en vertu du droit international, le recours à la force dans le maintien de l’ordre doit être strictement nécessaire et proportionné, et que l’utilisation d’armes à feu est interdite à moins qu’il n’y ait menace imminente de mort ou de blessures graves.

« Les autorités doivent en outre mener des enquêtes efficaces, indépendantes et impartiales sur les cas présumés de victimes de coups de feu et, à l’issue de ces enquêtes, poursuivre et juger les suspects dans le cadre de procès équitables devant des tribunaux compétents, indépendants et impartiaux. »

Arrière-plan

Le 28 juillet, l’organisation de la société civile FNDC a organisé une manifestation pour dénoncer la gouvernance unilatérale du pays. Des violences ont éclaté entre la police et les manifestants. Selon une déclaration des autorités, cinq

Le 28 juillet, le FNDC, une organisation de la société civile, a organisé une manifestation pour dénoncer la manière unilatérale dont la transition était gérée. Des violences ont éclaté entre la police et les manifestants. Selon un communiqué des autorités, cinq personnes sont mortes et plusieurs autres ont été arrêtées, dont deux membres du FNDC et un dirigeant du parti politique UFR.

Le 29 juillet, des poursuites judiciaires ont été engagées contre Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry pour manifestation illégale, destruction de bâtiments publics et privés, incitation à la foule, agression et coups et blessures, entrave à la liberté de mouvement et complicité, suivis de leur arrestation dans la nuit du 30 au 31 juillet. Ils sont actuellement détenus à la prison civile de Conakry.